Accueillir le sauvage
Expo, visites, dégustations, ateliers (tataki zomé, cyanotype, dessin)
Rencontres
L'art des malherbes et de l'infra-sauvage au jardin de La Générale

Dimanche 8 juin, de 10h à 18h, après deux jours de workshop "Accueillir le sauvage", restitution avec au programme : expo, visites, dégustations, ateliers (tataki zomé, cyanotype, dessin). Avec les artistes Miyuka Schipfer, Joseph Bona, Anaïs Gall, Daniel Jaulmes, Timothé Deman, Delphine Drouet, Kloé NGuyen, Rémi Voche et Lorentino (accueilli il y a quelque temps en résidence à La Générale et qui organise le projet).
• 8 juin, de 10h à 18h, sans réservation.
• Entrée libre réservée aux adhérent·es de l'association (adhésion sur place ou en ligne à 1€ minimum). Accueil dans le patio de La Générale.
• Buvette et petite restauration sur place
• À La Générale : 39, rue Gassendi, accès PMR
Workshop et restitution durant les Rendez-vous aux jardins 2025 organisés par le ministère de la culture.
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Depuis plusieurs années, et suite aux nombreux problèmes environnementaux et autres pandémies tel que le H1N1, le COVID… de nombreux humains (le plus souvent des citadins), cherchent à se « reconnecter avec la nature », prônent le retour du/au « sauvage » dans leur vie, voire au « ré-ensauvagement », sans trop savoir de quoi ils parlent, ni même quelles seraient les conséquences en bien ou ne mal d’un tel « retour ».
Les artistes n’échappent pas à cette ferveur, et certains sont même les pionniers de certaines expérimentations dans ces domaines. De la communauté de Monte Verità en Suisse au début du XXéme siècle, au Prix COAL qui récompensent les artistes les plus écolos du moment, en passant par le Land Art ou certaines performances de J.Beuys, de l’emploie de matériaux issus du recyclage ou bien directement pris dans la nature, les pratiques de Giuseppe Penone, Maurice Chaudière, Ágnes Dénes, Erick Samack, Francis Hallé, Wolfgang Laib, Andy Goldworthy, Gilles Clément, Suzanne Husky, Fabrice Hyber, Otobong Nkanga, Laurent Tixador, Michel Blazy, Lois Weinberger … tous ces artistes montrent combien ces problématiques de rapprocher art, nature, sauvage et écologie traversent les différents courants artistiques contemporains.
Aussi, et à notre humble échelle, nous proposons de réfléchir à ces questions et d’y répondre en créant des œuvres/ travaux plastiques selon nos pratiques, lors du week-end des RDV aux jardins du 6 au 8 juin 2025, dans le jardin semi-sauvage de La Générale en plein Paris, autour de la problématique suivante : « En quoi le sauvage est-il présent dans le jardin de La Générale, et peut-être pris en compte (ou pas) dans des pratiques artistiques plastiques individuelles ou collectives ? .
Pistes de réflexion : le sauvage, l’infra sauvage, les « mauvaises herbes ».
Définitions :
-SAUVAGE : Via l'ancien français salvage , du latin silvaticus (« de forêt, forestier »), devenu * salvatǐcus en bas latin.
-NATURE : Le mot nature est attesté en français depuis 1119. Il vient du latin natura, qui désignait « le cours des choses ; le caractère naturel, la constitution, la qualité ; l'univers » et littéralement « naissance ». Le terme vient lui-même du verbe nascor (« naître »), ici au supin. Ce qui est à l’origine, qui n’est pas encore transformé, dénaturé, voire pas encore cultivé.
-JARDIN : Probablement issu du gallo-roman (hortus) gardinus, « (jardin) enclos », lui-même issu du francique *gart, *gardo, « clôture ». Lieu découvert, ordinairement clos, le plus souvent attenant à une habitation, dans lequel on cultive des légumes, on plante des fleurs, des arbres, etc. Une maison entourée d'un jardin.
Cependant, une autre origine est possible, venue du mot Jannah en arabe, qui signifie Paradis (lieu où se retrouve les morts), il est présenté la plupart du temps dans les motifs des tapis orientaux sous formes d’arabesques, de motifs floraux ou d’animaux. Il est lui aussi clôt par les limites du tapis (généralement rectangulaire), avec un rapport intérieur/extérieur : intérieur : le paradis, extérieur : le monde réel des tentations.
-PAYSAGE : Étendue d’un territoire que l’œil peut embrasser. Contempler, admirer le paysage. Le paysage qui se découvre de ce sommet, du haut de ce bâtiment. Cet édifice ne dépare pas dans le paysage. Paysage riant, luxuriant, enchanteur. Paysage âpre, désolé, sauvage.
L'étymologie du terme semble cependant bien établie. Paysage puise sa racine dans le pagus latin, terme signifiant « canton rural » dérivé lui-même du verbe pangere, « ficher en terre une borne ». Pagus peut ainsi être traduit par « petit pays délimité »
Cependant, le concept de paysage vient du mot paysan, celui qui habite le lieu et qui le cultive, qui le modèle, qui lui donne sa forme (à son image). Donc, si on suit cette approche, un paysage ne peut-être qu’artificiel, de la main d’un paysan.
-MAUVAISE HERBE : De mauvais et de herbe, par opposition à la bonne herbe, celle qui est cultivée. À l’époque classique elle pouvait être nommée "malherbe". Donc, naturelle.
Aujourd’hui, on parlerait plus de plantes qui n’ont rien à faire dans un jardin potager, car elles n’apportent rien au jardin, elles ne sont pas comestibles, et s’accaparent des ressources nécessaires aux plantes comestibles cultivées, comme l’eau ou le soleil (si elles font de l’ombre à ces dernière), ou si elles utilisent des nutriments qui nuisent aux comestibles.