Banquet philosophique / Voir ou ne pas voir ?
Philosophie
Rencontres
Petit parcours à tâtons dans la philosophie de la cécité

Banquet philosophique sur la cécité, par Marion Chottin, organisé par l'APPEP (Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public) le mercredi 19 novembre à La Générale.
> Inscription avant le lundi 17 novembre ICI
> Pour celles et ceux qui souhaitent rester après la conférence pour un moment convivial, apéritif dînatoire pour une participation de 10 euros.
• Mercredi 19 novembre, à 19h30
• Entrée libre réservée aux adhérent·es de l'association (adhésion sur place ou en ligne à 1€ minimum). Accueil dans le patio de La Générale.
• Buvette
• À La Générale : 39, rue Gassendi, accès PMR
Voir ou ne pas voir ?
Petit parcours à tâtons dans la philosophie de la cécité
Chargée de recherche au CNRS (IHRIM/ENS de Lyon), Marion Chottin est spécialiste des théories de la perception et des conceptualisations de la cécité de l’Âge classique et des Lumières. Elle a notamment publié « Éléments pour une contre-histoire de la cécité et des aveugles » (Corpus, 2014) ; Le Partage de l’empirisme. Une histoire du problème de Molyneux aux XVIIe et XVIIIe siècles (H. Champion, 2014) ; avec C. Roussel et Z. Weygand, Jacques Lusseyran entre cécité et lumière (Éditions Rue d’Ulm, 2019) ; avec G. Brun et E. Bourges, Figures du handicap dans la philosophie occidentale. Une anthologie (Classiques Garnier, 2025). Son dernier ouvrage, Handicap, déficience, différence. Une introduction aux disability studies, co-écrit avec C. Doria, paraîtra début 2026 aux ENS Éditions.
Plutôt que de passer en re-« vue » les thèses des philosophes qui ont traité de la cécité, on questionnera la place des aveugles dans l’analogie traditionnelle du voir et du savoir. Ne pas voir fait-il obstacle, ou favorise-t-il, et même conditionne-t-il le savoir ? Si savoir, c’est voir, ne pas voir semble équivaloir à ne pas savoir. Mais si c’est le voir de l’esprit qui constitue le savoir, ne vaut-il pas mieux ne pas voir pour savoir ? Ou bien le voir est-il le modèle du savoir parce qu’on ne peut savoir sans voir ? En somme, une personne aveugle-née peut-elle être philosophe ? Peut-être une question absurde de philosophe non aveugle. Et si pour voir avec les yeux du corps, il fallait aussi ne pas voir ? Et si savoir, ce n’était pas voir, mais toucher ? Et si la vue, finalement, ne donnait pas grand-chose à voir ? On s’en doute, on croisera Platon et Descartes, mais aussi quelques philosophes des Lumières (ou du non-voir ?), et Derrida, qui un jour s’est pris pour un aveugle.
LES BANQUETS PHILOSOPHIQUES
La régionale francilienne de l’APPEP organise depuis 2022, à raison d’une manifestation par semestre, les Banquets philosophiques. Tous les professeurs de philosophie, qu’ils soient ou non adhérents de l’APPEP, y sont chaleureusement conviés. De quoi s’agit-il ? D’une rencontre (environ 2h30), comprenant une conférence sur un thème (environ 45 minutes) par un invité « éclairé », suivie d’échanges puis, pour ceux qui le souhaitent, d’un apéritif dînatoire.
Sans constituer spécifiquement une notion du programme de philosophie, ce thème viendra néanmoins s’articuler à celui-ci, éclairer et nourrir les questions que nous travaillons avec les élèves. Chacun pourra donc trouver dans ces Banquets de nouvelles idées, de nouvelles références, de nouveaux exemples pour approfondir et enrichir ses cours. Ces Banquets se veulent aussi bien des occasions de rencontres, de discussions et d’échanges, ouverts et conviviaux.