26 oct / Revue Fig / édition, lancement
Ouverture publique
De la nécessité de la critique architecturale au sein d'une revue spécialisée Toute critique est une main tendue à l’architecture, désireuse de la faire avancer. Et chaque main tendue possède ses lignes, permettant aujourd’hui une chiromancie de l’architecture. Cette lecture est en permanente mutation, catalysée par une évolution constante des modes d’appropriation de l’architecture. En regard des constructions contemporaines, la critique rapporte à l’architecture une lisibilité perdue, en cette période d’incertitude sur le style face à la diversification bâtie. Alors la critique devient un fondement de l’architecture, pour la reconnaître en tant que discipline et non comme désordre construit. Elle est la voix qui nous unit et qui clame haut et fort « j’existe », faisant de l’architecture une affaire publique. Vecteur de diffusion, elle cherche à connaître et reconnaître chaque élément structurant d’une pensée architecturale et représente sa prolongation dans le temps. En ce sens, la critique permet aux architectes de se reconnaître entre eux, mais elle aspire également à un rôle plus globalisant, en direction des artistes. Une nouvelle forme de critique voit le jour lorsque l’architecture n’est plus contemplée, mais décortiquée, conceptualisée, prédominante sur un acte créateur a posteriori. Qu’advient-il de l’architecture qui sert d’inspiration à d’autres créations ? Ces dernières sont aussi porteuses d’un lourd discours critique sur l’architecture. Si le projet architectural est ancré et inscrit dans un contexte défini, la critique, elle, voyage et se promène. La revue devient la tribune idéale pour développer ces questionnements distants par l’espace et le temps, que seule l’architecture, en tant que discipline, réunit. L’espace éditorial représente une source exceptionnelle d’inspirations. Et si la presse spécialisée tombe de nos jours dans la séduction, existe-t-il encore une écriture porteuse de jugement décidée à critiquer plutôt qu’à montrer, agissant au service d’une architecture convaincante ? La revue devient cet outil social, politique et poétique indispensable, d’une part, comme objet de résistance face à une industrie marchande réductrice, d’autre part, comme fervent défenseur de la chaîne de production du livre au sein de l’édition
