Voyages dans les systèmes obscurs

Workshop

Résidence de travail

"Voyages dans les systèmes obscurs", workshop sur deux jours avec intervention d'artistes (Mario Santamaria, Julien Prévieux, Aniara Rodado) et de chercheureuses qui parleront de data centers, Darknet, Call centers, de cybernétique, Toxic Tour, Coca etc. 

Toutes les infos ici : https://eur-artec.fr/projets/voyages-dans-les-systemes-obscurs/

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PORTEUREUSES DU PROJET :

Pierre Cassou-Noguès, Stéphane Degoutin, Arnaud Regnauld et Gwenola Wagon.


EN COLLABORATION AVEC :

EA 4008 Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (llcp), Théorie Expérimentation Arts Médias et Design (TEAMeD)

DESCRIPTIF :

On ne compte plus les descriptions de vaisseaux volants, de conquête spatiale, d’androïdes, de zombies, ou de ruine post apocalyptique. Mais aucun des innombrables récits de science-fiction produits au XXe siècle n’avait envisagé que l’innovation technologique se focaliserait sur les hangars de stockage. Que le déploiement de centres logistiques permettraient de devenir l’humain le plus riche du monde. Que les centres de traitement de données et les câbles qui les relient formeraient l’ossature de notre mode de vie.

Ce sont pourtant les infrastructures, dans ce qu’elles ont de plus prosaïque et de plus matériel – data centers, entrepôts logistiques, réseaux de trottinettes en libre service, voitures automatisées… –, qui forment l’assise rendant possible la “société-nuage”. L’expression “société-nuage” désigne l’illusion que nous avons de vivre au sein d’un immense nuage, duquel tombent comme par magie des informations, des produits, des plats cuisinés, des chauffeurs, des relations potentielles… Toute information, toute chose, toute personne est accessible en un clic. Chaque désir est exaucé, chaque action optimisée.

Bien sûr, dans la réalité, ce nuage repose sur des infrastructures immenses et indubitablement matérielles. Mais celles-ci restent en grande partie invisibles. La première raison de cette invisibilité est certainement que le sujet n’est pas considéré comme très attrayant: c’est un sujet pour spécialistes, dont les implications autres que techniques ne sautent pas aux yeux. Les systèmes techniques sont complexes. Les lieux eux-mêmes sont souvent éloignés des quartiers d’habitation, disséminés aux confins des périphéries des grandes villes, inaccessibles, et d’aspect peu spectaculaire. Enfin, des stratégies volontaires d’offuscation et/ou de greenwashing parachèvent cette dissimulation.

Visiter l’invisibilisation

Par le mot obscur/dark, nous désignons l’envers du décor. Cette série de recherches vise à “autopsier” les systèmes techniques. Elles procèdent par des méthodologies éclectiques : cartographies, programmes, visites, récits situés, etc. Voyage dans les systèmes obscurs réunit des recherches sur les faces cachées du net (Vincent Bonnefille, Mario Santamaria), de la finance (RYBN), des intelligences artificielles (Guillaume Boissinot, Judith Deschamp, Pierre Cassou-Noguès, Arnaud Regnauld), de la locomotion en free floating (Raffard-Roussel), des cuisines (Guillem Serrahima), des espaces liminaux (Bruce Begout, Hortense Boulais, Tania Ruiz), des satellites(Angelica Ceccato), l’extractivisme (Disnovation, Marie Lechner, Clémence Seurat), des migrations des plantes(Aniara Rodado), le marketing téléphonique (Diane Rabreau), les plateformes de cam workers (Jean Gilbert), des banques d’images en micro stock (Alberto Romele, Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon), etc.

Le groupe de recherche Voyages dans les systèmes obscurs est un atelier laboratoire qui propose des enquêtes dans des systèmes techniques invisibilisés. Il s’agit d’explorer les systèmes obscurs, les infrastructures logistiques, les rouages cachés de la société-nuage, les infrastructures et réseaux de pouvoir globalisés. Il s’agit également d’explorer les systèmes d’invisibilisation en tant que tels.

Voyages dans les systèmes obscurs fonctionne à la manière d’une agence de voyages. Chaque tour prend la forme d’une conférence-visite in situ et adopte un moyen de transport spécifique (à pied, en car de tourisme, en transports en commun, en véhicule électrique…). Les visites peuvent être conduites par des artistes, des sociologues, des écrivains, des curateurs, des journalistes, des philosophes, des (h)activistes…

La Générale est mise à la porte fin novembre 2024 !